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ref:

Simians, Cyborgs and Women

Free Associations Books

London1991


www.stanford.edu/dept/HPS/Haraway/CyborgManifesto.htm


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by Donna J. Haraway

traduction Anne Smolar, Séverine Dusollier



DES IDENTITES FRACTUREES



Il est devenu difficile de qualifier le féminisme de chacune par un seul adjectif--ou même d’insister sur le mot dans toutes les circonstances . La conscience de l’exclusion est forte quand on nomme. Les identités semblent contradictoires, partiales et stratégiques. Avec la reconnaissance, gagnée de haute lutte, de leur constitution sociale et historique, le genre, la race et la classe ne peuvent fournir la base d’une croyance en une unité " essentielle ". Il n’y a rien dans le fait d’" être " femme qui lie naturellement les femmes. Il n’y a même pas d’état " d’être " femme, catégorie extrêmement complexe construite à partir de discours scientifiques sexuels contestés et d’autres pratiques sociales. La conscience du genre, de la race ou de la classe est un exploit qui nous est imposé par la terrible expérience historique des réalités sociales contradictoires du patriarcat, du colonialisme et du capitalisme. Et qui constitue ce " nous " dans ma propre réthorique ? De quelles identités disposons-nous pour fonder un mythe politique puissant que nous appelons " nous ", et qu’est ce qui peut motiver l’intégration dans cette collectivité ? La fragmentation douloureuse des féministes (sans parler des femmes) prenant pour prétexte n’importe quelle faille a rendu le concept de la femme insaisissable, excusant ainsi la matrice même de la domination mutuelle des femmes. Pour moi – et pour d’autres qui partagent une situation historique similaire dans un corps de femme blanche, ayant un emploi, de classe moyenne, radicale, nord américaine, d’âge moyen – les sources d’une crise d’identité politique sont légion. L’histoire récente d’une grande partie de la gauche et des féministes aux Etats-Unis a été une réponse à cette sorte de crise par des séparations et des recherches interminables pour une nouvelle unité fondamentale. Mais il y a aussi eu une reconnaissance grandissante d’une autre réponse basée sur la coalition-affinité, pas l’identité .

En considérant des moments historiques spécifiques pendant la formation de cette nouvelle voix politique appellée " femmes de couleur ", Chela Sandoval (n.d., 1984) a théorisé un modèle prometteur d’identité politique dénommée " conscience oppositionnelle ", issue des talents de lecture des toiles du pouvoir, talents dont disposent celles à qui l’on refuse une adhésion stable au sein des catégories sociales de race, de sexe ou de classe. " Femmes de couleur ", un nom contesté dès ses origines par celles que cette catégorie cherchait à englober et aussi une conscience historique qui marque l’échec systématique de tous les signes de l’Homme dans la tradition " occidentale ", construit une sorte d’identité postmoderniste out à partir de ce qui fait la femme, de la différence et de la spécificité. Cette identité postmoderniste est entièrement politique, quoi qu’il puisse être dit d’autres postmodernismes possibles. La conscience oppositionnelle de Sandoval est faite de situations contradictoires et de projets hétérochroniques, pas de relativismes et de pluralismes.

Sandoval insiste sur l’absence de tout critère essentiel permettant d’identifier qui est une femme de couleur. Elle fait remarquer que la définition du groupe l’a été par approbation consciente de la négation. Par exemple, ni une Chicana ni une femme noire américaine ne peut s’exprimer en tant que femme ou en tant que personne noire ou en tant que Chicano. De cette façon, elles sont le dernier stade d’une cascade d’identités négatives, laissées même en dehors des principales catégories oppressées qu’on a appellées d’autorité " femmes et noirs ", qui revendiquaient les révolutions importantes. La catégorie " femme " niait toutes les femmes non-blanches ; " noir " niait toutes les personnes non-noires, ainsi que toutes les femmes noires. Mais il y n’avait pas non plus de " elle ", pas de singularité, mais un océan de différences parmi les femmes américaines qui ont affirmé leur identité historique en tant que femmes américaines de couleur . Cette identité signale un espace construit conscient de lui-même qui ne peut pas affirmer la capacité d’agir sur base d’identification naturelle, mais seulement sur base d’une coalition consciente, d’affinité, de parenté politique . A la différence de la " femme " dans certains courants du mouvement féministe blanc aux U.S.A., il n’y a pas de naturalisation de la matrice, ou du moins, selon Sandoval cette idée est uniquement accessible par la puissance d’une conscience oppositionnelle.

La thèse de Sandoval est une formulation puissante pour les féministes sortie tout droit du développement mondial du discours anti-colonialiste ; c’est-à-dire, un discours qui dissout " l’occident " et son produit le plus élevé – celui qui n’est pas animal, barbare, ou femme, c’est-à-dire l’" homme ", l’auteur d’un cosmos appelé histoire. Tandis que l’orientalisme est politiquement et sémiologiquement déconstruit, les identités de l’occident déstabilisent, y compris celles des féministes . Sandoval affirme que " les femmes de couleur " ont une chance de construire une unité effective qui ne reproduise pas les sujets révolutionnaires totalisants et impérialistes des Marxismes et féminismes antérieurs qui n’avaient pas fait face aux conséquences de la polyphonie désordonnée qui émergeait de la décolonisation.

Katie King a insisté sur les limites de l’identification et les mécaniques poétiques/politiques de l’identification intégrée dans la lecture du " poème ", noyau génératif du féminisme culturel. King critique la tendance persistante parmi les féministes contemporaines de différents " moments " ou " conversations " de la pratique féministe, à taxinomiser le mouvement des femmes pour faire apparaître ses propres tendances politiques comme étant le telos de l’ensemble. Ces taxinomies tendent à refaire l’histoire féministe pour que cela semble être une lutte idéologique entre différents types cohérents persistant dans le temps, plus particulièrement ces unités typiques appelées féminisme radical, libéral et socialiste. Tous les autres féminismes sont littéralement soit incorporés, soit marginalisés, habituellement en construisant une ontologie et une épistémologie explicite . Les taxinomies du féminisme produisent des épistémologies pour contrôler l’écart par rapport à l’expérience officielle des femmes. La " culture des femmes " comme les femmes de couleur est bien sûr consciemment créée par des mécanismes induisant une affinité. Les rituels de poésie, de musique, et de certaines formes de pratiques académiques ont été prééminents. Les politiques de race et de culture au sein du mouvement féministe américain sont étroitement entre-mêlés. La réussite commune de King et Sandoval consiste à avoir appris à ouvrager une unité poétique/politique sans s’appuyer sur une logique d’appropriation, d’incorporation et d’identification taxinomique.

La lutte théorique et pratique contre l’unité-par-domination ou l’unité-par-incorporation, paradoxalement, n’ébranle pas simplement les justifications du patriarcat, du colonialisme, de l’humanisme, du positivisme, de l’essentialisme, du scientifisme, et d’autres –isme non-regrettés, mais tous appellent un point de vue organique ou naturel. Je pense que les féminismes radicaux socialistes/Marxistes ont aussi ébranlé leurs/nos propres stratégies épistémologiques et que cela contitue un pas crucial pour imaginer des possibles unités. Il reste à voir si toutes les " épistémologies " que connaissaient les militants politiques occidentaux, échouent à construire des affinités efficaces.

Il est important de noter que l’objectif de construction de points de vue révolutionnaires, d’épistémologies en tant qu’aboutissement des personnes engagées à changer le monde, a été une partie du processus qui a montré les limites de l’identification. Les outils acides de la théorie postmoderniste et les outils constructifs du discours ontologique à propos des sujets révolutionnaires pourraient être considérés comme des alliés improbables dans la dissolution des identités occidentales de survie. Nous sommes affreusement conscients de ce qu’avoir un corps historiquement construit signifie. Mais la perte de l’innocence de notre origine, ne signifie pas davantage l’expulsion du Jardin . Nos politiques perdent l’indulgence de la culpabilité avec la naïveté de l’innocence. Mais à quoi ressemblerait a un autre mythe politique du féminisme-socialiste ? Quelles politiques pourraient adopter des constructions ouvertes permanentes, contradictoires et partiales d’identités personnelles et collectives tout en restant fidèles, efficaces – et ironiquement, féministes-socialistes ?

Je ne connais pas d’autre époque où il y ait eu un plus grand besoin d’unité politique pour confronter d’une manière effective les dominations de " race ", de " sexe ", de " sexualité " et de " classe ". Je ne connais pas non plus d’autre époque où le genre d’unité que nous pourrions aider à construire aurait été possible. Aucune de " nous " n’avons plus la capacité symbolique ou matérielle de dicter la forme de la réalité à aucun d’entre " eux ". Ou à tout le moins " nous " ne pouvons prétendre à l’innocence en pratiquant de telles dominations. Les femmes blanches, les féministes socialistes y compris, ont découvert (ou plutôt ont été forcées de remarquer à leur corps défendant) la non-innocence de la catégorie " femme ". Cette conscience change la géographie de toutes les catégories précédentes ; cela les dénature comme la chaleur dénature une protéine fragile. Les cyberféministes doivent démontrer que " nous " ne voulons plus de la matrice naturelle de l’unité et qu’aucune construction n’est entière. L’innocence et l’insistance corollaire sur la victimisation comme seul point de perspective, a fait assez de dégâts. Mais le sujet révolutionnaire construit doit aussi donner à réfléchir aux personnes de la fin du vingtième siècle. Dans l’effilochement des identités et dans les stratégies réflexives pour les construire, la possibilité permet le tissage de quelque chose d’autre qu’un linceul pour le lendemain de l’apocalypse, fin prophétique de l’histoire du salut.

Les féministes Marxistes/socialistes et les féministes radicales, ont toutes deux, simultanément naturalisé et dénaturé la catégorie " femme " et la conscience des vies sociales des " femmes ". Une caricature schématique peut peut-être éclairer les deux processus. Le socialisme Marxien est enraciné dans une analyse du travail salarié qui révèle la structure de classes. La conséquence de la relation salariée est l’aliénation systématique, tandis que le travailleur (sic) est dissocié de son produit. L’abstraction et l’illusion règnent dans la connaissance, la domination règne dans la pratique. Le travail est avant tout la catégorie privilégiée permettant au Marxiste de venir à bout de l’illusion et de trouver le point de vue nécessaire pour changer le monde. Le travail est l’activité humanisante qui fait l’homme ; le travail est une catégorie ontologique qui permet la connaissance d’un sujet, et donc la connaissance de la subjugation et de l’aliénation.

Dans la même filiation, le féminisme socialiste a avancé en s’alliant aux stratégies analytiques de base du Marxisme. Le principal apport des féministes Marxistes et des féministes socialistes a été d’étendre la catégorie du travail afin de prendre en compte ce que (certaines) femmes faisaient, même lorsque la relation salariée était subordonnée à une vue plus large du travail sous un patriarcat capitaliste. Le travail ménager des femmes et les activités des femmes en tant que mères d’un point de vue général (c’est-à-dire la reproduction au sens féministe socialiste), ont particulièrement fait leur entrée dans la théorie sur base d’une analogie du concept Marxiste du travail. L’unité des femmes repose ici sur une épistémiologie basée sur la structure ontologique du " travail ". Le féminisme Marxiste/socialiste ne " naturalise " pas l’unité ; c’est une réalisation possible basée sur un point de vue possible enraciné dans les relations sociales. Le changement essentialisant se trouve dans la structure ontologique du travail ou dans l’analogue activité des femmes . Pour moi, c’est l’héritage de l’humanisme Marxiste, avec son identité principalement occidentale, qui représente la difficulté. Ces formulations ont contribué à souligner la responsabilité quotidienne des femmes réelles dans la construction d’unités, plutôt que dans leur naturalisation.

La version du féminisme radical de Catherine MacKinnon’s (1982, 1987) est elle-même une caricature des tendances d’appropriation, d’incorporation et de totalisation des théories occidentales de l’action fondée ssur l’identité . Il est factuellement et politiquement faux d’assimiler toutes les " discussions " ou " événements " divers des mouvements de femmes récents regroupés sous le nom de féminisme radical à la version qu’en donne MacKinnon. Mais la logique téléologique de sa théorie montre comment l’épistémiologie ou l’ontologie – en incluant leurs négations- effacent ou policent la différence. Seul un des effets de la théorie de MacKinnon est la réécriture de l’histoire du champ polymorphe appelé féminisme radical. L’effet majeur est la production d’une théorie de l’expérience, de l’identité des femmes, qui est une sorte d’apocalypse pour tous les points de vues révolutionnaires. En réalité, la totalisation investie dans ce conte de féminisme radical atteint son but - l’unité des femmes - en appliquant cette expérience et ce témoignage au non-être radical. Et pour ce qui est de la féministe Marxiste/Socialiste, la prise de conscience est un aboutissement, pas un fait naturel. Et la théorie de MacKinnon élimine certaines difficultés inhérentes aux sujets révolutionnaires humanistes, mais au prix d’un réductionisme radical.

MacKinnon démontre que le féminisme a nécessairement adopté une stratégie analytique différente du Marxisme, privilégiant la structure du sexe/genre et sa relation générative, c’est-à-dire la constitution et l’appropriation sexuelle des femmes par les hommes, plutôt que la structure de classe. Paradoxalement, l’ " ontologie " de MacKinnon construit un non-sujet, un non-être. Le désir d’un autre est à l’origine de " la femme ", pas le travail du " soi ". Elle développe par conséquent une théorie de la conscience qui met en oeuvre ce qui peut compter en tant qu’expérience " des femmes " - quoi que ce soit qui dénonce les violations sexuelles, en fait, le sexe lui-même pour ce qui concerne" les femmes ". La pratique féministe consiste en la construction de cette forme de conscience ; c’est-à-dire, l’auto-connaissance d’un soi-qui-n’est-pas.

D’une manière perverse, l’appropriation sexuelle dans ce féminisme conserve toujours le statut épistémiologique du travail ; c’est-à-dire, la position de laquelle doit découler une analyse capable de contribuer à changer le monde. Mais c’est l’objectification sexuelle pas l’aliénation, qui est la conséquence de la structure du sexe/genre. Dans le domaine du savoir, le résultat de l’objectification sexuelle est illusion et abstraction. Cependant une femme n’est pas seulement aliénée au produit de son travail, mais plus fondamentalement n’existe pas en tant que sujet, ni même en tant que sujet potentiel, puisqu’elle doit son existence en tant que femme à l’appropriation sexuelle. Etre constitué par le désir d’un autre n’équivaut pas à être aliéné dans la séparation violente entre le travailleur et son produit.

La théorie radicale de l’expérience de MacKinnon est totalisante à l’extrême ; elle oblitère plus qu’elle ne marginalise l’autorité de tout autre discours ou action politique des femmes. C’est une totalisation qui produit ce que le patriarcat occidental lui même n’a jamais réussi à accomplir – la conscience féministe de la non-existence des femmes, exceptées en tant que produits du désir masculin. Je pense que MacKinnon démontre justement qu’aucune version Marxiste de l’identité ne peut enraciner fermement l’unité des femmes. Mais en résolvant le problème des contradictions de tout sujet révolutionnaire occidental dans un but féministe, elle développe une doctrine de l’expérience encore plus autoritaire. Si ma contestation au sujet des points de vues socialistes / Marxistes est leur effacement involontaire de la différence radicale, inassimilable et polyvocale rendue visible dans le discours et la pratique anti-coloniale, l’effacement volontaire chez MacKinnon de toute différence par le biais de la non-existence " essentielle " des femmes n’est pas rassurant.

Dans ma taxinomie, qui à l’instar de toute autre taxinomie est une réinscription de l’histoire, le féminisme radical peut prendre en compte toutes les activités des femmes énnoncées par les féministes socialistes comme étant des formes de travail pour autant que ces activités puissent être d’une façon ou d’une autre sexualisées. La reproduction avait différentes tonalités de significations pour les deux tendances, l’une enracinée dans le travail, l’autre dans le sexe, toutes deux qualifiant de " fausse conscience " les conséquences de la domination et de l’ignorance de la réalité sociale et personnelle .

Au delà des difficultés ou des contributions de l’une ou l’autre des auteurs, ni les points de vue Marxistes ou féministes radicaux n’ont tenté d’aborder le statut d’une explication partielle ; tous deux étaient généralement présentés comme totalités. L’explication occidentale en demandait autant ; sinon comment l’auteur " occidental " pourrait il incorporer ce qui est autre ? Chacun a essayé d’annexer d’autre formes de domination en élargissant ses catégories de base par l’analogie, la simple énumération, ou par addition. Le silence embarrassé des féministes radicales et socialistes blanches au sujet de la race était une conséquence politique dévastatrice majeure.

L’histoire et la polyvocalité disparaissent dans des taxinomies politiques qui tentent d’établir des généalogies. Il n’y avait pas de place structurelle pour la race (ou pour quoi que ce soit d’autre) dans la théorie qui prétend révéler la construction de la catégorie femme et du groupe social femmes en tant que tout unifié et totalisable. La structure de ma caricature ressemble à ceci :



Féminisme socialiste— structure de classe // travail salarié // travail aliénant, par analogie reproductif, par extension le sexe, par addition la race

Féminisme radical - structure du genre // appropriation sexuelle // sexe d’objectification, par analogie le travail, par extension la reproduction, par addition la race



Dans un autre contexte, Julia Kristeva, la théoricienne française, soutient que les femmes sont apparues en tant que groupe historique après la seconde guerre mondiale, en même temps que d’autres groupes comme celui de la jeunesse. Ses dates sont sujettes à caution ; mais nous sommes à présent habituées à nous rappeler qu’en tant qu’objets de savoir et acteurs historiques, la " race " n’a pas toujours existé, la " classe " a une génèse historique et que les " homosexuels " sont tout jeunes. Ce n’est pas un hasard si le système symbolique de la famille de l’homme – et donc l’essence de la femme – éclate simultanément à la multiplication, féconde, complexe et sans précédent des réseaux de connexion entre les personnes. " Le capitalisme de pointe " est incapable de traduire la structure de ce moment historique. Au sens " occidental ", la fin de l’homme est en jeu. Ce n’est pas un hasard, si à notre époque, femme se désintègre en femmes. Les féministes socialistes n’étaient peut-être pas vraiment coupables de produire une théorie essentialiste qui supprimait les intérêts particuliers et contradictoires des femmes. Je pense que, du moins par le biais de la participation non-réfléchie aux logiques, langages et pratiques de l’humanisme blanc, nous étions à la recherche d’une base unique de domination afin d’implanter fermement notre parole révolutionnaire. A présent nous avons moins d’excuses. Mais au sein de la conscience de nos échecs, nous risquons de verser dans une différence sans limites et de renoncer à la tâche troublante qui consiste à établir une connexion partiale et réelle. Certaines différences sont ludiques ; certaines sont des pôles des systèmes historiques mondiaux de domination . " L’épistémiologie " , c’est connaître la différence.

last modified: 21/11/2002 @ 07:56
Category : book

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